sweet dreams are made of this. • ft. olivia.

Je me souvenais de mon premier moment d'impuissance en combat. Je le revoyais souvent malgrés le temps qui s'est écoulé, lentement à mon sens. Mais non, il m'est arrivé à de nombreux soirs de refaire ce cauchemar. Celui où j'ai pris l'initiative de prendre le dessus sur Apocalypse. C'était là ma première erreur - celle de ne pas avoir calculé la gravité de mon acte. Celle d'avoir sous-estimé un ennemi bien trop puissant. J'ai toujours cru que ma vitesse me permettait d'être intouchable, et que contre n'importe qui, j'aurai toujours l'avantage.

J'avoue avoir pris un peu trop de confiance, j'ai pris le dessus sur le Stroumpf assez vite, et pendant un bon petit moment mais je n'aurai jamais cru que sa vision s'adapterait à ma vitesse. En fait, touché coulé par un Dieu. Ce moment où j'ai esquissé un sourire bien hautain, presque je m'en foutiste pour lui assener plusieurs crochets. Mais jamais on n'aura emprisonné ma jambe, jamais le sentiment d'impuissance se sera fait ressentir en moi.

Quand j'ai voulu lui mettre un ultime coup de poing - cette action s'est soldée par une clé de bras pour que son pied vienne me péter la jambe. C'est ça qui faisait que je dormais relativement mal. Cette sensation, ce bruit dans mon corps, ce sentiment que je n'aurai probablement plus la possibilité de courir. Bon finalement je m'en sors très bien aujourd'hui. Et là où je faisais chier ma colocataire de chambre avec mes colères douloureuses pendant mon sommeil, aujourd'hui ça tourne autour d'un gars bavard qui fait chier son monde.

Je vivais mes rêves,  littéralement, ma perception du temps était si lente que je me sentais obligé de rentrer dans la peau de mon personnage. A la télévision ils diffusaient des dessins animés plutôt cool, genre Dragon Ball. J'crois que je vais suivre cette série de prêt, ça serait pas étonnant que son succès la fasse durer au moins jusqu'après les années 2000, j'ai confiance. Mais j'pense avoir trop regardé la télé. Je crois que j'étais un peu trop dans mon personnage. Sur un ring, dépourvu de mon don de vitesse.

Acculé au bord du terrain, un jeune chauve chargeant ce qui semblait être une vague déferlante pour ensuite la relâcher vers moi. Tétanisé. « AH LA VACHE ! » J'me suis relevé de mon lit très rapidement, après mes paroles je me suis expulsé du lit par réflexe. J'ai foncé en plein dans le mur. Boulet time. me cognant l'orteil dans l'armoire j'ai pesté de douleur alors qu'un bruit assourdissant retentit et s'ajouta donc à mon cri d'alerte. Tombant sur le cul, je me tenais le pied en chuchotant plusieurs insultes

Mes recouvraient habilement le pied victime de l'odieux attentat qu'avait orchestré  le meuble sur lequel je venais de me crash. Je mentirai si en quelques secondes je n'ai pas pensé à prendre le dit meuble et l'éclater contre tous les coins de la chambre, l'envoyer à travers le couloir, le reprendre pour l'envoyer la fenêtre qui finissait le couloir. Et shooter dedans en étant sûr d'avoir des pompes assez coquées pour que je puisse survivre une nouvelle fois à un impact. Oh je me connais je suis plus résistant que ça, on dira que c'est la surprise qui a engendré une potentielle douleur. On va dire que j'ai subi bien pire au cours d'une aventure. Outre ma jambe brisée par Avatar. Je crois que j'suis passé au-dessus, là où cela sonnait comme un traumatisme ce n'est maintenant qu'un détail. Le seul truc chiant était la personne que je faisais chier pendant mon sommeil. Ouais on repassera sur notre moyen de communication qui reposait essentiellement sur le sarcasme.

J'suis sûr qu'elle m'en voudra pas jusqu'à la fin de sa vie. Bon peut-être bien jusqu'à ce qu'elle puisse sortir de l'Institut en s'intégrant à la société mais en attendant elle est bloquée avec moi comme colocataire. Ses mots sonnaient comme une profonde provocation, et dieu seul sait que j'ai de la répartie. Alors Peter, tu ne vas pas la laisser piétiner ta fierté hein ? T'es plus futé que ça montre lui !  « Je devrais sûrement mettre mon pied sous tes lèvres pour que tu puisses faire un baiser magique, tu crois pas ? » C'était simple, sobre et sans prise de tête. Mais je me savais capable de mieux, un petit pic. De toute façon elle était levée, qu'est ce qui pourrait lui arriver de pire franchement ?  Un petit sourire aux lèvres naissait le long de mes lèvres. C'est alors que je me suis contenté de me lever et à partir de là, le temps dû se figer pour elle.

Je marchais vers son lit en me craquant les phalanges. Attrapant le matelas pour le retirer furtivement du dessous de la jeune femme.  Posant le matelas un peu plus loin je finis par installer Olivia sur les lattes en position  droite, allongée. On ne va pas prendre de risques sinon elle va se plaindre que je lui ai brisé quelque chose. Un sourire toujours aussi malicieux. Ma main passant sur son visage comme pour montrer un certain signe de respect aux morts... Je lui ai fermé les yeux, comme ça elle comprendra encore moins ce qui lui arrivera. Peter Maximoff t'es vraiment un petit con, mais qu'est ce que j'aime ça ! Au final j'ai récupéré le matelas pour le replacer doucement sur  la mutante. Constatant la situation, j'ai libéré un petit ricanement avant de me replacer sous ma couette, le corps tourné vers le lit d'Olivia. Elle était prise en sandwich entre son matelas et les lattes, ça lui apprendra à faire du sarcasme au grand Maximoff Peter. Une fois bien placé j'avais stoppé mon pouvoir pour me prononcer d'un ton ironique avec un grand sourire :  

« Alors, on s'est fait bobo ? »